Cela reste néanmoins une période clé puisque c’est le début du règne des obstétriciens-accoucheurs hommes, alors que jusque-là la place était laissée aux femmes, sages-femmes. Ce sont des hommes puisque l’école de médecine était à l’époque refusée aux femmes.
La Motte explique d’ailleurs qu’en général la sage-femme est appelée aux premières douleurs et quand le travail est lancé, s’il y a une difficulté ou des antécédents, alors souvent les femmes ou la sage-femme directement ont recours à lui.
Il les décrit plus comme des interventionnistes obstinées que comme de réels soutiens à la femme qui accouche. Fréquemment il explique qu’elles « mettent leurs doigts » pour voir où le travail en est, ou même faire maturer le col. Il explique aussi à plusieurs reprises que leurs connaissances sont limitées ce qui peut entraîner des erreurs qu’il doit réparer ensuite. Cependant, puisque ce sont les débuts des hommes dans le domaine, et même s’il ne se place pas directement en concurrence avec elles car il est chirurgien donc n’exerce pas le même métier, on perçoit une rivalité qui peut-être l’a poussé à les décrire si négativement.
C’est du moins mon sentiment à la lecture de ce livre.
Les récits d’accouchement, même si dystociques, restent enrichissants car on peut les comparer à ce qui se pratique aujourd’hui. Les conditions de vie de l’époque, les mœurs, la domination religieuse sont aussi très bien relatées.
Cela en fait donc pour moi un ouvrage incontournable pour quiconque s’intéresse de près au sujet de l’accompagnement des femmes qui accouchent, même s’il est un peu éprouvant.
Il m’a été prêté.