Confiance en soi, autonomie et liberté

J’ai très récemment (ce week-end) vécu une expérience qui m’a permis de constater combien notre confiance en nous peut changer les choses, le regard des autres, leurs décisions, nos perceptions, nos actions, notre pouvoir sur les événements.

Cette confiance en moi, en mes connaissances, mes ressentis, mes impressions, je la travaille depuis des années. Certaines périodes sont plus propices que d’autres. Certaines rencontres, certains événements.

Dans mon cas précis, nous nous sommes retrouvés aux urgences car ma fille de 2 ans ne mangeait presque plus, dormait beaucoup et avait la diarrhée. En somme, symptômes de la gastro mais qui n’avait pas été diagnostiquée après plusieurs consultations et qui traînait depuis plusieurs jours. Tant et si bien que la seule solution qui nous est restée a été les urgences pédiatriques.

L’équipe médicale lui a posé une perfusion de soluté pour la réhydrater. La plupart ont été très doux, attentifs aux émotions et états qui traversaient Ambre (peur, fatigue, agacement, douleur,…). Dans l’ensemble cela s’est bien passé. Jusqu’à ce que nous rencontrions le pédiatre qui nous a indiqué que nous devions rester jusqu’à ce que ma fille s’alimente à nouveau normalement. Cela aurait été une solution en effet, seulement après déjà 24h de perfusion et de surveillance, l’urgence du risque de déshydratation endiguée et un diagnostic enfin posé, il nous était évident que nous pouvions à nouveau reprendre les choses en main et retourner à la maison.

Cette simple affirmation a dû faire l’objet d’une démonstration auprès du pédiatre que nous serions capables de nourrir et faire boire notre enfant assurément et raisonnablement, que dans notre cas la maison était plus adaptée que l’hôpital (proximité familiale, présence des deux parents 24h/24 au lieu d’un, repères acquis VS milieu étranger potentiellement vecteur de peur, affaires sur place,…) et surtout que nous avions compris les risques et les maîtrisions.

Ma conviction que ce que je disais était juste et mon ton affirmé ont finalement permis au pédiatre de changer d’avis et de valider notre sortie.

Ce que je retire de cette expérience:

  • Fréquemment encore on assiste à une forme de suprématie de la part des « sachants », qu’ils soient plus vieux (l’infirmière qui explique à l’interne comment poser un cathéter) ou plus diplômés (le pédiatre face à l’interne, ses subordonnées ou nous parents) qui renvoie à un paternalisme assez inconfortable (surtout si on est une femme, jeune et mère qui plus est) et surtout totalement injuste et irrespectueux des compétences de chacun.
  • Cette suprématie est tacitement légitimée puisque peu tentent de l’invalider alors que rien ne la justifie.
  • Nous sommes tous égaux en droits y compris en ce qui concerne la parole et ce quel que soit le lieu où l’on se trouve (structure hospitalière incluse), nos diplômes ou nos compétences.
  • L’hôpital est un lieu où l’on se rend pour se faire soigner, pas une prison
  • en tant que parent, je connais mon enfant, ses réactions, ses peurs, ce qu’il aime ou déteste, ce qui le rassure, je suis le-la seul-e à pouvoir le consoler quand il a peur ou mal. Ce sont de vraies compétences particulièrement utiles quand il s’agit de prendre soin de lui et de le soigner.
  • Les médecins ont fait de longues études, pour la plupart ils n’arrêtent jamais de se former, de s’informer. On dit que c’est une vocation mais il y a là un vrai engagement altruiste de mon point de vue et je les en remercie infiniment. Grâce à toutes ces connaissances, ils sont à même de diagnostiquer et soigner les autres mais ils ne peuvent rien faire si on ne leur décrit pas les symptômes, si on ne suit pas les traitements.
  • Avoir confiance en soi, en son jugement et que l’autre s’en rende compte nous confère une certaine crédibilité grâce à laquelle on peut s’émanciper de l’injuste paternalisme. Notre champ d’actions s’agrandit d’autant.

 

Ce que nous ne devons pas oublier, c’est qu’il s’agit toujours d’une collaboration, d’un travail d’équipe quand on parle d’enfant. D’abord entre les deux parents, puis avec avec les grands-parents, la crèche, l’école et le pédiatre quand on le rencontre.

Ne vous laissez pas impressionner par la fameuse blouse blanche. Elle ne sert qu’à identifier l’appartenance au milieu médical (pour ne pas demander des antalgiques à la standardiste par exemple) dans un lieu où il y a beaucoup de personnes qui circulent, au même titre qu’un badge dans un salon. Cela permet aussi de protéger les habits des projections de vomi, sang ou autres liquides corporels, comme le tablier du boucher.

Cette blouse n’attribue pas plus de légitimité ou de droits à ceux qui la portent, même s’ils ont dû travailler très dur pour avoir le droit de la porter. Alors osez parler aux médecins, osez les interroger sur leurs décisions, leur donner votre avis, vos préférences, vos observations, ouvrez le dialogue avec eux. C’est sûr que cela vous fera avancer quelle que soit la nature de l’avancement.

Oui c’est vrai qu’ils n’y sont pas toujours enclins car une grosse pression pèse sur leurs épaules (médico-légale, budgétaire, structurelle, familiale,…), ils ont souvent beaucoup de travail (malheureusement ils sont d’ailleurs fréquemment en sous-effectif, notamment la nuit, les week-ends et jours fériés) mais il s’agit de vous, de votre enfant alors qu’importe! Prenez (pour eux) le temps de leur parler 🙂 .

C’est valable pour les urgences pédiatriques, mais aussi chez le pédiatre au sujet des vaccins si vous avez des questions à ce propos, chez le gynéco qui vous prescrit des examens dont vous ne comprenez pas l’intérêt, à la maternité quand on vous demande de pousser (là ce serait bien que Madame ou Monsieur votre compagne-gnon prenne le relais pour discuter parce que vous êtes un peu sur autre chose, mais comme vous l’avez préparé c’est ok 😉 ).

Ça marche aussi chez le carrossier qui vous demande une somme considérable sans prendre la peine de la justifier, le banquier et ses frais « divers », la grand-tante qui nous dit comment allaiter,…..

Ayez confiance en votre jugement, écoutez-vous, demandez, n’ayez pas peur des étiquettes qu’on pourrait vous attribuer (tout le monde en a mais elles s’envolent au premier coup de vent), ce qui compte c’est que vous croyiez en vous et que vous agissiez en conséquence, le reste suivra. Donnez la chance d’émerger à vos compétences 😉 .

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