Mère, une étape dans une carrière?

C’est drôle que parmi plusieurs idées, ce soit celle-ci que je choisisse pour écrire le premier article du blog qui ne concerne pas la médiathèque, … non ce n’est pas drôle, c’est même logique.

C’est logique parce que c’est un peu là que tout à commencé. A l’heure de mes études où je me projetais dans une carrière dans le commerce international, je me voyais mère après avoir fait « mes preuves », je voulais d’abord « une carrière ».

Plus tard, on m’a préconisé de ne pas parler de mes projets d’enfant ou de dire « pas pour tout de suite », avec ce regard entendu qui signifie « oui je vais me dévouer toute entière à mon travail dans votre entreprise ».

Ensuite, après la naissance de ma fille, quand j’ai remis à jour mon CV, je me suis demandé comment justifier cette « absence » de près de 2 ans sur le marché du travail.

Il y a quelques jours, j’ai mis à jour mon profil LinkedIn, exposant fièrement ma nouvelle activité dans la périnatalité. Ce fut le déclic.

Pourquoi ne pouvons-nous pas, en tant que femme, conjointe, mère, parler clairement et avec honneur de notre maternité, du temps consacré à porter puis élever nos enfants? N’est-ce pas grâce à nous que les taux démographiques se portent bien? N’est-ce pas grâce à nos ventres arrondis que nos parents deviennent des grands-parents et transmettent leurs savoirs et leurs souvenirs? Ne sont-ce pas nos enfants élevés dans l’amour grâce au temps qu’on leur a alloué qui vont continuer à faire évoluer la société, financer les vieux jours des travailleurs d’aujourd’hui?

Alors qu’importe ce qu’en penseront les machistes, les paternalistes, les misogynes, votre maternité mesdames, vous pouvez en être fières! Si vous avez pu profiter de votre congé maternité, âprement gagné par les précédentes générations, si vous avez pu prendre un congé parental d’éducation pour accompagner un maximum votre tout petit dans la vie avant de devoir passer temporairement le relais à une crèche, une nounou ou vos parents, n’en rougissez pas! C’est du temps que vous offrez à votre enfant oui mais c’est aussi un travail à temps plein et quel travail! Ce ne sont pas des vacances payées par la société, c’est au contraire une chance pour cette même société d’avoir dans ses rangs des citoyens choyés, au socle solide, qui deviendront des adultes confiants en leurs capacités, leurs compétences, plus enclins à se soutenir les uns les autres.

Et si vous êtes un papa qui a eu la possibilité et le courage de prendre aussi son congé parental d’éducation (on peut désormais le partager), soyez fier de vous! Votre enfant a de la chance de vous avoir comme père et de vous avoir eu pour lui tout seul plusieurs mois. Ce que vous lui avez donné là, il en tirera des bénéfices toute sa vie, comme vous. Malheureusement, vous êtes peu nombreux dans ce cas car inégalité salariale oblige, quand l’un des deux parents peut prendre un congé parental (très peu rémunéré) c’est le plus souvent la mère car le manque à gagner pour le foyer est moins important.

A tous ceux qui pensent que la grossesse débilite à cause du syndrome du neurone unique, vérifiez vos sources car ce ne sont que fadaises, ce sont des mensonges débités par des magazines pour vendre et affaiblir encore l’image de la femme. Comme si c’était possible! Nous portons et accouchons nos bébés, nous donnons la vie! Vous savez quoi en réalité? La femme ressort de sa grossesse et de sa maternité avec davantage de compétences, davantage d’expertise. Oui sa matière grise est moins volumineuse qu’avant d’avoir été mère, comme l’adolescent qui en perd aussi en passant à l’âge adulte. Pourtant, personne n’aurait l’idée de dire que l’adulte est moins intelligent que l’enfant. Au contraire, sa capacité d’analyse est plus vive, sa traduction des comportements, des émotions des autres est plus fine. Précisément grâce à cette réduction volumique de matière grise qui est le résultat de la suppression des réseaux synaptiques les moins utilisés et en renforçant les autres, il devient expert. Du coup effectivement, au cœur de tous ces remaniements, parfois la femme, comme l’adolescent, est ailleurs, susceptible, oublie. La tempête hormonale qui les bouleverse l’un comme l’autre n’aide pas c’est vrai, mais cette transition n’est, comme son nom l’indique, que temporaire.

Ainsi, plusieurs études démontrent une meilleure perception sensorielle, une plus grande efficacité et une plus grande intelligence émotionnelle chez la mère après l’accouchement et sur une période d’au-moins deux ans, grâce au contact prolongé et rapproché avec son bébé. Cela s’explique simplement: la survie du bébé et par là même de l’espèce, en dépend.

Si la mère n’est pas capable de prévoir le danger avant qu’il n’arrive, de faire plus de tâches en moins de temps, de décoder plus efficacement les signaux de son nouveau-né, son confort d’abord mais très rapidement sa vie surtout en seront menacés.

Si vous n’êtes pas convaincus par ces éléments, faites-vous une réflexion simple: en tant que femme, n’avez-vous pas appris de votre expérience de maternité? En tant que conjoint-e, n’avez-vous pas observé des changements chez votre partenaire? Chez vous?

Le fait d’avoir eu un enfant ne fait-il pas partie des éléments les plus riches de votre vie?

Si au moins une de ces questions reçoit une réponse affirmative, cela ne revient-il pas à dire que vous pouvez en être fier-e-s? Que votre futur employeur à le droit de le savoir car cela fait de vous un candidat encore plus intéressant, compétent?

Entre nous, où avez-vous le plus appris sur vous, les autres, la vie? Pendant votre année d’études des sciences humaines ou en attendant puis élevant votre enfant?

 

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