Nos cycles, nos hormones, comment ça marche?

Vous avez dit cyclique?

Oui, nous sommes régies par des cycles. Les cycles menstruels, mais aussi par voie de conséquence par notre fatigabilité, émotivité, élan sexuel, entrain,… Tout cela est cyclique chez les femmes. N’avez-vous jamais constaté que par moment vous étiez plus fatiguée ou au contraire plus motivée, plus envie d’aller vers les autres ou plutôt de rester seule, plus émotive ou plus dans la maîtrise?

Mais pourquoi vivons-nous cela? N’avez-vous jamais fait le constat que les hommes semblaient moins enclins à ces changements? Pourquoi?

Ce sont nos hormones féminines qui enclenchent ces mécanismes.

Lesquelles précisément?

  • Progestérone
  • Testostérone
  • Œstrogènes

Quand nous sommes enceintes, il y a aussi la prolactine, l’ocytocine (toute la vie et au quotidien mais qui a un rôle prépondérant dans la vie maternelle), la relaxine,… qui sont actives. Mais pour les cycles, ce sont surtout les trois premières sur lesquelles nous allons nous attarder.

Comment cela fonctionne-t-il concrètement?

Ce sont les taux hormonaux dans le sang qui en évoluant ont des effets sur notre corps et notre ressenti (émotionnel, physique, relationnel).

– Le premier jour du cycle (1er jour de saignement), les 3 hormones sont à des niveaux très bas. On est alors plus impulsive, « sur les dents ». On agit et suréagit plus qu’on ne réfléchit.

Après les premiers jours, il y a une augmentation des œstrogènes, ce qui stimule la libération des endorphines et élimine les changements d’humeurs observés durant le syndrome prémenstruel (humeurs changeantes, abattement, douleurs aux seins, au ventre, irritabilité, fatigue).

Ce syndrome prémenstruel intervient comme son nom l’indique avant le cycle, donc juste avant nos règles. Avec un peu d’entraînement et d’observation, cela nous permet donc de savoir que nos règles ne vont pas tarder, qu’un nouveau cycle est sur le point de commencer.

Les œstrogènes sont ainsi intimement liés à l’état émotionnel des femmes par leurs actions sur les parties du cerveau qui contrôlent les émotions.

Les premiers jours du cycle seraient donc plus symptomatiques d’énergie, de joie et d’élan, l’augmentation du taux d’œstrogènes permettant la suppression des hormones de stress que sont l’adrénaline et le cortisol.

Plus le taux d’œstrogènes est haut, plus on est réfléchi et moins on est impulsive.

Les décisions sont prises avec un esprit plus clair, les connexions synaptiques plus nombreuses dans l’hippocampe (mémoire à court terme et prise de décisions entre autres) de 25% par rapport à d’autres moments du cycle.

La testostérone quant à elle augmente la libido de la femme. Dans une logique de vases communicants, la progestérone est alors à un niveau plus bas.

La combinaison de l’action des œstrogènes et de la testostérone rend la femme plus encline à avoir des rapports, elle se sent d’ailleurs plus sensuelle, sûre d’elle, connectée aux autres et spécifiquement à son/sa partenaire.

On peut physiologiquement observer une congestion au niveau du plancher pelvien, comme une sensation de lourdeur qui témoigne de cet « éveil sexuel ». Cela permet aussi une meilleure lubrification et donc une pénétration facilitée. Tout cela en vue d’optimiser les chances de fécondation dans la période autour de l’ovulation (environ à J14 du cycle mais toutes les femmes sont différentes, les cycles varient d’une femme à l’autre et également pour une même femme). Nous sommes des mammifères, ne l’oublions pas, la survie de notre espèce est notre objectif biologique. Tout est donc conçu dans notre corps pour que cette procréation soit facilitée.

Et les douleurs de règles alors?

Pour les femmes qui ressentent des douleurs abdominales, des crampes pendant leurs règles, leur niveau d’attention et de performance est quelque peu réduit à cause de cette sensation douloureuse. En effet, elles sont préoccupées par cette sensation et doivent « faire avec » pour continuer à mener à bien leurs autres tâches.

Cette douleur serait due à des changements volumiques de la matière grise plus importants que chez les autres femmes, notamment dans les régions qui gèrent la régulation et la transmission du message douloureux. On ne peut donc rien y faire mais au moins maintenant, vous saurez pourquoi et cela aide déjà un peu non?

Le syndrome prémenstruel, c’est quoi, c’est quand?

Au fur et à mesure que nous approchons de la fin du cycle, nous entrons dans ce qui est communément appelé « le syndrome prémenstruel », avec son lot de crampes abdominales, tension dans les seins, irritabilité, agressivité, fatigue et autres.

Ce syndrome s’explique par la chute progressive des hormones (œstrogènes, testostérone et progestérone) qui arriveront à leur taux le plus bas au premier jour du cycle suivant. La boucle est bouclée.

Bon et alors?

Maintenant que l’on sait cela, on comprend un peu mieux comment on fonctionne en tant que femme ou comment sa partenaire fonctionne physiologiquement. En comparaison, les hommes sont beaucoup moins tributaires de leurs cycles hormonaux. D’ailleurs, leurs cycles sont beaucoup plus longs (72 jours pour la spermatogenèse), alors que nous avons notre stock d’ovocytes à la naissance (et même in utero déjà) que nous écoulons chaque mois à partir de la puberté jusqu’à la ménopause.

Cela nous permet également de mieux contrôler notre fécondité en essayant d’observer davantage nos humeurs et sensations, éventuellement en s’examinant pour voir comment est notre lubrification c’est-à-dire notre glaire cervicale, notre col.

J’observe souvent avec intérêt l’expression des femmes à qui je propose de s’examiner pour observer leur glaire et leur col : air ahuri, parfois dégouté ou de la plus totale surprise. Pourquoi ?

Parce que nous ne sommes pas habituées, en tant que femmes et qui plus est citoyennes de notre société actuelle qui tend à de moins en moins d’autonomie, de libre arbitre et d’indépendance, à nous faire confiance pour savoir mieux ou au moins aussi bien, que les autres, ce qu’il se passe dans notre corps.

Ce corps, il est à nous, on vit avec depuis notre naissance, il nous appartient. On peut lui faire du bien ou du mal. Le soigner ou le rendre malade. C’est notre responsabilité. Par conséquent, pour quelle raison un-e autre que nous, sous prétexte notamment qu’elle-il porte une blouse blanche et s’appelle gynécologue (un exemple hein !), serait plus légitime que nous pour introduire un doigt (ganté) dans notre vagin et examiner notre col ?

Une fois encore, je le répète, je ne pars pas en croisade contre le corps médical. Heureusement que des personnes ont consacré des années de leur vie à étudier notre corps, notre anatomie, pour comprendre comment cette machinerie fonctionne, détecter les pathologies et les guérir. Merci à eux pour cet altruisme (car de mon point de vue, c’en est). Merci aussi à notre système qui nous permet d’avoir accès à peu près universellement (à peu près hein) à ces soins médicaux.

Mais au quotidien, pourquoi est-ce si fou de penser s’examiner et de le faire pour savoir où on en est dans notre cycle ? Ou même ne serait-ce que pour savoir comment on est faites ?

Je vous laisse y songer et si vous souhaitez aller plus loin, voici des pistes de recherches (les liens redirigent vers des sites en anglais, je m’en excuse, mais certains sont imagés et ça c’est universel 😉 ).

Si cela vous intéresse comme méthode de contraception, vous pouvez aussi regarder du coté de la symptothermie et/ou utiliser des applications de suivi de cycle pour avoir une vision plus fine et des estimations (plus efficace que la croix dans l’agenda 😉 )

 

 

https://www.medicaldaily.com/menstruation-and-female-brain-how-fluctuating-hormone-levels-impact-cognitive-341788

Age 25 – Entire Cycle

 

 

 

 

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