Femme, mère, fille, qui sommes-nous?

Depuis que le monde est monde, des femelles donnent naissance à des petits pour assurer la pérennité de leur espèce. Parmi ces espèces, il y a l’Homme, issu d’une branche des mammifères et frère des primates. Nous sommes nés avec la sagesse de naître et de nous reproduire. Il s’agit d’un processus encodé dans nos cellules, afin d’assurer la continuité de notre race.

Cet héritage primaire, cette animalité, certains peuvent les retrouver dans de grands accès de colère, pendant l’acte sexuel qui peut être « bestial » ou encore évidemment pendant la naissance.

Ici, c’est l’instinct qui prend le pas sur le mental, le corps qui domine l’esprit. On s’y abandonne, tous les verrous sautent.

Hommes et femmes, des racines identiques mais des expressions différentes

Physiologiquement, hommes et femmes sont constitués différemment. Les femmes naissent avec un stock d’ovocytes qu’elles vont écouler au fil de leur vie, notamment avec les règles à partir de la puberté à raison d’un par mois jusqu’à la ménopause où elles ne seront plus fertiles. Les hommes eux ont des cycles plus longs – il faut environ 72 jours pour produire des spermatozoïdes, le départ se fait aux environs de la puberté et peut se poursuivre jusque très tard dans la vie de l’Homme. Leurs cycles sont soumis pareillement à l’action d’hormones dont la testostérone qui augmente la libido (pour en savoir plus, jetez un œil à cet article 😉 ).

Ce qu’on peut relever c’est que cette différence de durée – 28 contre 72 (en moyenne) – et l’action d’hormones comme les œstrogènes qui ont un impact direct sur les émotions induisent forcément des ressentis plus forts. Ainsi, la femme peut avec de l’observation, savoir où elle en est dans son cycle (la méthode de la symptothermie notamment se base sur ces observations). Cela lui permet aussi de mieux comprendre certains états qu’elle vit (fatigue, irritabilité, difficulté de concentration,…). L’homme par opposition n’a quasiment pas de variation d’état et il lui est donc très difficile de savoir où il en est dans son cycle.

Nous sommes ainsi vivantes, puissantes et fortes.

Pourquoi puissantes et fortes?

Simplement parce que notre corps est fait de telle sorte qu’il peut accueillir la vie, la faire grandir et la faire naître – et ce plusieurs fois. Ce qui est une première preuve de puissance, et quelle preuve – toute personne ayant assisté à un accouchement peut en être témoin!

Nous restons néanmoins de simples passeuses de vie, si nous pouvons la porter, rien n’assure que nous puissions la conserver. C’est une étincelle qui s’allume en nous mais peut s’éteindre aussi. C’est le deuxième pilier de cette force surprenante qui est la nôtre. Nous pouvons survivre à cette épreuve et nous recommençons.

Ce sont des événements qui nous bouleversent, nous transforment à jamais, que l’étincelle devienne flamme ou s’éteigne.

Notre force est donc synonyme de vie, de vitalité, de fertilité qui sont ancrées dans nos cellules, dans nos gènes. Nos cycles menstruels sont là pour nous rappeler cette vie, cette mouvance, cette évolution, cette capacité. Avant la puberté et après la ménopause, nous avons et conservons cette connaissance, cette sagesse.

Autrefois, les cercles de femmes, les regroupements entre voisines, sœurs, cousines, tantes et aïeules permettaient de transmettre ces concepts de passeuses de vie, de porteuses de vie. Les membres féminins qui n’étaient pas, plus ou pas encore concernés par la maternité portaient conseils, aide, soutien. Toutes avaient leur place, toutes connaissaient leur force y compris les femmes qui ne pouvaient porter la vie mais pouvaient la soutenir.

C’est d’ailleurs encore le cas dans certaines régions du monde, en Afrique, en Asie, où les femmes, considérées comme « impures » sont isolées pendant leur période de menstruation, en dehors du village. Après la grossesse, elles connaissent aussi une période de grande intimité avec leur bébé, sans homme, pour se connecter à leur enfant. En Chine, on appelle cette période le Golden Month (les périodes de règles et de ménopause sont aussi considérées comme Golden).*

La femme et la société

Aujourd’hui, avec les moyens de contraception tels que la pilule, la quête de l’égalité hommes-femmes, les femmes font des études et de plus en plus longues qui plus est, la maternité est désormais médicalisée pour la majorité des cas, tout est systématisé.

Il s’agit là de l’héritage de dizaines de combats menés par des femmes courageuses, valeureuses, qui n’avaient pas le droit d’être instruites, de travailler, d’avoir le choix de leur vie. Elles étaient mariées jeunes, rarement avec leur consentement d’ailleurs, en échange d’une dot. Leur fonction principale était d’assurer la descendance et entretenir le foyer. Leur condition n’était absolument pas enviable et c’est encore malheureusement le cas de beaucoup de femmes dans le monde qui vivent dans des sociétés ultra-patriarcales, sont mariées de force, échangées, vendues,…

Néanmoins, s’il est un élément que nous pouvons souligner c’est que la communauté féminine plus présente, était un soutien de poids qui désormais fait défaut.

Les femmes connaissent de moins en moins leur propre corps mais laissent pourtant d’autres les examiner, accéder à leur intimité, la maternité n’a plus le même sens, est devenue un parcours jonché de rendez-vous médicaux, de tests, source d’inquiétudes, de stress, d’achats de matériel de puériculture hors de prix. Les femmes n’en sont plus maîtresses, alors que paradoxalement elles n’ont jamais eu plus d’outils pour la contrôler (tests de grossesse, d’ovulation, procréation médicalement assistée, moyens de contraception divers).

Il ne s’agit pas ici de débattre sur ce qui est bien et ce qui ne l’est pas, chacun a ses opinions et fait ses choix en fonction de ses possibilités, ses préférences, son contexte de vie. Il s’agit simplement de mettre en avant ce qui fait que nous sommes femmes depuis la nuit des temps et que nous tendons à perdre depuis quelques décennies en visant certains objectifs.

Ce que je cherche à vous expliquer ici c’est que la femme, puissante, souveraine, peut tout à fait l’être en étant elle-même plutôt qu’une pâle version de l’homme qui a lui-même ses caractéristiques. La femme tire sa force de sa douceur, de sa compréhension de l’autre et d’elle, de sa ténacité, de sa maîtrise du temps. L’homme lui tend davantage vers la force brute, la démonstration de pouvoir, la rapidité, l’intensité.

Connaissons-nous pour mieux pouvoir nous soigner, avancer. Aller dans une direction autre que la sienne propre est exigeant, fatiguant, c’est un effort supplémentaire qui n’est pas prévu par notre nature. Il est donc moins fructueux. Trouver sa voie est difficile, on peut passer sa vie entière à la chercher; toutefois, respecter sa nature profonde est déjà un grand pas dans la bonne direction. Qu’en dites-vous? 😉

 

*Golden Month, Caring for the World’s Mothers After Childbirth. Jenny
Allison, Éditions Beatnik Publishing, 2016

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